uel que soit l'acte à accomplir, il y a selon le JuJitsu traditionnel une façon économique de le faire.
Un acte accompli selon le principe d'économie de l'énergie est toujours gracieux, une forme conçue pour une telle action est toujours belle.
C'est pourquoi les cérémonials du Bushido, comme celui de la cérémonie du thé par exemple, sont empreints de noblesse et de beauté.
Un novice peut trouver fastidieux les gestes et les formes des cérémonials et des étiquettes. Mais, rapidement, il découvrira que les manières prescrites sont celles qui épargnent le plus la dépense d'énergie.
Une des écoles japonaises les plus célèbres pour l'étiquette, l'Ogasawara, a popularisé la maxime suivante : "Le but de toute étiquette est de cultiver votre esprit de telle manière que, même lorsque vous êtes tranquillement assis, l'idée ne puisse même pas venir au plus grossier des hommes d'oser vous attaquer".
Si la grâce d'un acte résulte de l'économie d'énergie dans son accomplissement, il s'ensuit que la pratique constante de gestes gracieux implique une épargne et une accumulation d'énergie. De belles et courtoises manières sont donc, aussi, de la force au repos.
La cérémonie du thé, Cha No Yu, est un art très pur, une forme extérieure de la discipline de l'âme. L'aisance paisible des gestes, la sérénité, le calme de l'esprit, la propreté scrupuleuse de la petite salle retirée du tumulte mondain, sont les premières conditions pour penser et sentir juste.
La bienséance, la courtoisie, résultent de mobiles de bonté, de
modestie et de sympathie pour la sensibilité des autres.
Cette sympathie veut que nous pleurions avec ceux qui pleurent et nous réjouissions avec ceux qui sont heureux.
D'innombrables petits actes dans la vie quotidienne, matérialisent cet état d'esprit, soucieux d'égards pour la sensibilité et le bien-être d'autrui.
Ces manifestations de
politesse peuvent mettre en conflit, en nous, les notions de vérité et de bienfaisance.
La politesse traditionnelle japonaise donne la primauté à la bienséance. Dans bien des cas, l'Occident en fait autant. C'est une question de discernement. Mais, le fait que le dilemme puisse se présenter, démontre l'importance de la politesse qui est une forme de
bonté.
Pour le Samouraï cependant, comme pour le Chevalier,
la véracité et la sincérité sont les fondements de la vie.