e désir est à l'origine de bien des erreurs. Lorsque la valeur est un état réel, vraiment intégré en celui qui la possède, elle est, pour lui, un état normal. Lorsque les organes du corps sont en bon état et fonctionnent normalement, ils ne sont pas ressentis. Celui dont la vue est bonne ne songe pas à proclamer : "J'ai des yeux". Celui dont le cœur bat sainement ne s'étonne pas et ne s'écrie pas : "J'ai un cœur". Un homme naturellement fort ne pense pas à sa force, ni un homme intelligent à son intelligence. Nul ne songe à claironner : "Je suis un homme", car il est.
Celui qui dit : "Je suis modeste" cesse de l'être à cet instant précis. Le culte de la modestie consiste donc, d'abord, à être conscient de l'immodestie et de la propension à affirmer, à soi-même et aux autres, des valeurs inexistantes ou embryonnaires.
Il consiste, ensuite, à concentrer l'attention sur ce qui manque, objectivement, sans humilité pathologique, mais avec la volonté résolue de se transformer.
Enfin, il est important de savoir apprécier, respecter et aimer la valeur chez les autres, amis ou ennemis, et les prendre pour référence. On risque peu à les surestimer, tout en les sous-estimant.
Il convient d'être particulièrement attentif à la stature du Maître qui accepte de nous enseigner. L'admiration, la gratitude, la confiance engendrent la véritable humilité et
le respect, autre pilier du Bushido, sans lequel aucune relation humaine n'est possible.