n Samouraï, dans sa jeunesse, refusa de laisser entamer sa réputation par une compromission légère, parce que, disait-il : "le déshonneur est pareil à une cicatrice sur un arbre, que le temps, au lieu d'effacer, agrandit tous les jours".
Meng-Tseu avait enseigné : "La crainte de la honte est la terre où poussent toutes les vertus, les bonnes manières et les bonnes mœurs".
Mais ce sens de l'honneur, s'il est mal compris, a donné lieu, chez les Chevaliers et Samouraïs, à des exagérations morbides. Ceux qui n'avaient sacrifié, par avance, que leurs corps, mais cultivaient inconsciemment un égoïste amour d'eux-mêmes et un orgueil arrogant, croyaient, pour un "oui" ou un "non", devoir laver dans le sang de pseudo-atteintes à leur honneur.
Heureusement, chez les Samouraïs, s'offenser d'une provocation légère était ridiculisé comme un manque de "
contrôle de soi". "Supporter ce qu'on croît ne pas pouvoir supporter : voilà qui est réellement supporter" est un dicton populaire. Le grand Yeyasu Tokugawa, que nous pourrions surnommer le Richelieu nippon, qui fit d'une main d'acier "l'Empire solide comme un diamant", disait entre autres : "La vie de l'homme est une route longue avec un lourd fardeau sur les épaules. Pas de hâte ... Pas de reproches à autrui; mais soit attentif à tes propres erreurs ... La patience est ce qui berce la longueur des jours".
Si le rossignol qu'il aimait ne se décidait pas à chanter, il disait paisiblement : "Eh bien, j'attendrai qu'il change d'humeur".
Par sa vie, il a prouvé que ce n'étaient pas seulement des mots.
Certains disciples du Bushido pouvaient atteindre un haut degré de douceur pacifique. Tel Ogawa : "Quand les autres disent toutes sortes de mal de toi, ne rends pas le mal pour le mal, mais réfléchis que tu n'as pas été non plus toujours fidèle dans l'accomplissement de tes devoirs".
Et encore Kumazawa : "Quand d'autres te blâment, ne les blâme pas. Quand d'autres sont en colère contre toi, ne le sois pas contre eux. La joie ne vient que lorsque la passion et le désir sont partis".
Meng-Tseu disait : "Il est dans la nature de tout homme d'aimer l'honneur, mais ce qui est vraiment honorable réside en chacun et non ailleurs. L'honneur que les hommes confèrent n'est pas le véritable honneur".
L'approbation des hommes et la gloire du monde n'est pas l'honneur.
Mais l'honneur est attaché à la manière d'être, à la fidélité à la parole, à un ami, un Maître, un idéal, ou à la vérité. C'est pourquoi
le devoir de fidélité est un des piliers du Bushido.