uand homme ou femme sentent leur esprit ou leur cœur agités et troublés, le premier et instinctif mouvement de pudeur est de ne pas le manifester.
La sensibilité japonaise est choquée d'entendre des paroles sacrées, ou la vie secrète intérieure étalées devant n'importe qui. Un jeune Samouraï écrivait dans son journal : "Sens-tu le tréfonds de ton âme remué de tendres pensées ? C'est le moment où la semence germe. Ne le dérange pas en parlant, mais laisse l’œuvre s'accomplir tranquillement dans le calme et le secret".
Celui qui exprime avec abondance de paroles ses sentiments les plus intimes, c'est le signe certain que ces sentiments ne sont ni profonds ni sincères. Un dicton populaire le compare à "une grenade", ... "dès qu'il ouvre la bouche, il étale ce qu'il a dans le cœur".
Chez le Samouraï, le rire rétablit l'équilibre intérieur rompu, il est le contrepoids à la douleur ou à la colère.
La répression des sentiments et des passions ainsi fermement exigée et maintenue accumule une grande quantité d'énergie.
Cette puissante énergie trouve son expression dans l'action, mais une issue de sûreté est donnée par la sensibilité esthétique et l'expression poétique.
Quand cette sensibilité, ce sens de la beauté et l'expression artistique sont soigneusement entretenus, ils confinent à la beauté et compensent heureusement ce que la dureté de
la maîtrise de soi semble avoir d'impitoyable. De cette conjonction peut naître l'émouvante et forte tendresse du guerrier, Bushi No Nasake.
La perfection de la maîtrise réside dans l'équilibre entre la contention des passions égoïstes et la libération des nobles élans de la nature humaine, purgée de ses étroitesses.
Cette puissante structure intérieure est l'aboutissement naturel de la culture selon le Bushido. La compréhension entre ceux qui subissent les mêmes épreuves, les mêmes souffrances, les mêmes joies et les mêmes espoirs, fait naître
l'amitié.